La Palestine en scène


Le film


Le débat télévisé



Alors que la guerre fait rage à Gaza, que la situation politique atteint des sommets de radicalisation et qu’en Cisjordanie, la terre palestinienne est de plus en plus morcelée et occupée par près de 700.000 colons israéliens, le film met le focus sur une approche novatrice pour rapprocher lncrees communautés en utilisant le pouvoir du théâtre. L'objectif est d'améliorer le bien-être psychosocial des enfants palestiniens à travers un échange avec des artistes. La première partie du film explore l'occupation des terres des paysans palestiniens en Cisjordanie, mettant en lumière les mécanismes qui permettent aux colons israéliens de s'approprier ces terres. En opposition à la résolution 242 de l'ONU, cette expansion de la colonisation complique davantage la résolution du conflit. Dans la seconde partie, le film se penche sur des initiatives citoyennes visant à atténuer les traumatismes causés par l'occupation. En mettant l'accent sur le théâtre et le jeu théâtral, ces initiatives cherchent à promouvoir un développement psychosocial sain, offrant une alternative créative aux impasses politiques et économiques.



Le Podcast



Le YES Theatre à Hébron



Le YES Theatre : un modèle inspirant pour la paix

Le projet YES Theatre, à Hebron en Cisjordanie, incarne cette approche novatrice. Favorisant le dialogue, il vise à améliorer le bien-être psychosocial des enfants palestiniens, notamment ceux libérés des prisons israéliennes. L'approche axée sur le droit guide le projet, assurant le respect des droits fondamentaux des individus.

Le Yes Theatre met en œuvre une stratégie de communication basée sur le théâtre, offrant des outils créatifs et innovants pour répondre aux besoins psychosociaux des jeunes. Des artistes étrangers, dont des Européens, participent à des échanges, partageant leurs pratiques pédagogiques et artistiques avec les enfants du Yes Theatre.

 

 



Un théâtre pour la paix et la diversité

Le théâtre devient ainsi un outil puissant pour améliorer le bien-être psychosocial, offrir des récits authentiques de la vie palestinienne et promouvoir une culture de paix et de diversité. "La Palestine en Scène" espère éclairer le public sur ces initiatives, démontrant que le dialogue culturel et la créativité peuvent être des voies prometteuses pour construire un avenir meilleur, même dans les circonstances les plus difficiles.



Après la diffusion de "La Palestine en Scène", l'impact du film sera prolongé dans un débat lors de l'émission "En quête de sens" du Nouvel An, le 31 décembre 2023. Cette émission spéciale réunira des membres des diverses communautés touchées par le conflit, ainsi que des représentants de la diplomatie belge qui ont joué un rôle majeur au cœur du processus de paix entre Israéliens et Palestiniens. Le débat promet d'être une plateforme inclusive où les voix diverses auront l'occasion de s'exprimer, l'objectif étant de favoriser une compréhension plus profonde des enjeux et de rechercher des voies concrètes vers la paix et la justice dans la région.




 

La guerre en Terre sainte continuer de susciter son lot d’anathèmes. Devant cette situation, Sarah Verriest, responsable de projets à la Commission Justice & Paix, souligne l’importance de la nuance et du dialogue.

La violente attaque du Hamas contre Israël, le 7 octobre dernier, ainsi que le début des bombardements sur Gaza par Israël dans les jours qui ont suivi, ont marqué une énième résurgence du conflit israélo-palestinien, le plaçant au centre des débats actuels et de l’actualité médiatique. Face à la grande quantité d’informations qui entoure ce conflit, ainsi qu’aux analyses très partiales, la Commission Justice & Paix souhaite porter un discours en faveur de la paix, qui prône la réconciliation, la recherche de solutions justes pour les peuples et le dépassement des discours simplistes.

 

La recherche du coupable

“Qui porte la responsabilité de cette horreur?”, “Envers quel camp faut-il être favorable?”… Partout sur les réseaux sociaux et dans les médias, on tente de pointer un coupable. En outre, les discours binaires dominent la sphère médiatique, cristallisant nos émotions et poussent les citoyens et citoyennes à choisir un camp. Et si nous nous posions plutôt cette question: "Que faire pour sortir de cette situation qui dure déjà depuis trop longtemps?"
En effet, la paix souffre aujourd’hui de cette obligation à la prise de position car elle sape le dialogue et réduit la complexité historique de la situation à une vision binaire opposant le bien et le mal.

Les risques de l’importation

Tel que l’écrivait notre association partenaire BePax il y a quelques années (1), un des risques de cette simplification de la situation à une vision binaire est l’importation du conflit en Belgique, notamment par le biais d’une double identification: celle d’une partie de la communauté juive de Belgique au sort des Israéliens et celle d’une partie de nos concitoyens originaires de pays musulmans à celui des Palestiniens. Un autre risque d’importation du conflit est la montée des discours xénophobes – qu’ils soient antisémites ou islamophobes – qui pourraient engendrer un repli des différentes communautés sur elles-mêmes ainsi qu’une montée de la haine et de la violence.

Chez Justice & Paix, nous sommes intimement convaincu(e)s que le fait d’agir pour la paix peut commencer chez nous en préservant des espaces d’échange et de dialogue, les premiers remparts de la culture de paix. La compréhension des dynamiques mondiales actuelles est également importante afin d’éviter de polariser les débats. Le fait de comprendre et de discerner les discours simplistes ou binaires voire complotistes permet d’apporter de la nuance dans les débats et favorise la discussion. Bien que toutes les lectures d’une situation ne soient pas toujours convergentes (2), il est important que cette discussion se fasse dans l’ouverture à l’autre et dans l’inclusivité. Nous pouvons, en effet, avoir une position nuancée qui considère à la fois l’horreur et le caractère inacceptable des attaques terroristes commises par le Hamas en sol israélien et le fait que la réponse militaire israélienne n’est pas plus acceptable. Il est, en outre, possible de soutenir la cause palestinienne sans justifier les attaques horribles du Hamas, tout comme on peut démontrer sa solidarité envers le peuple israélien sans cautionner toutes les actions du gouvernement de Benjamin Netanyahou.

Place à l’action!

Par ailleurs, nous pouvons, tous et toutes, contribuer à la préservation des espaces de dialogue et de concertation, que ce soit des espaces pour la libre expression publique ou des espaces de dialogues politiques au sein des Etats. Cela contribue in fine à préserver les espaces de démocratie dans une optique systémique. Le fait de préserver des espaces d’échange permet également, dans un second temps, la mise en action (3). Cela peut se faire par plusieurs biais, comme le fait d’interpeller des élu(e)s, de se mobiliser et surtout de plaider pour des solutions en faveur d’un cessez-le-feu à Gaza et d’une paix concrète pour les populations israéliennes et palestiniennes.

Sarah VERRIEST
Commission Justice & Paix

Sarah Verriest a participé, en compagnie d’Elena Aoun, au débat sur le thème de la paix en Israël dans l’émission "Il était une foi" diffusée sur la Première le 24 décembre 2023 (à retrouver aussi sur www.mediel.app). Avec le soutien de la Coopération belge au Développement-DGD.

(Titre, intertitres et chapeau sont de la rédaction)

(1) https://www.bepax.org/publications/le-conflit-israelo-palestinien-en-belgique-une-importation-par-procuration.html

(2) A cet égard, l’analyse de Justice et Paix "Conflit en Ukraine: comment se positionner pour la Paix, depuis la Belgique?" offre une bonne illustration des différences de lectures qui peuvent advenir dans les discours pacifistes.

(3) Voir notre outil Le petit guide du plaidoyer citoyen et notre formation "Engagement et mobilisation" pour plus d’idées d’action.



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